Le
régime
Oh, la,
la ! c'est difficile, depuis vingt jours je fais régime.
Pour calmer ma faim j'essaye toutes les combines
Je fuis en courant les doux effluves de ma cuisine,
Je me cache les yeux, respire à fond, et je rumine.
Quand j'ouvre
mon frigidaire, mon estomac se tourne à l'envers.
Dans ce grand buffet froid, tout est là pour me plaire.
Mon sang ne fait qu'un tour et s'excite dans mes artères.
Je ferme la porte et enfouis dans mes poches mes doigts tentaculaires.
Je suis
Eve en Eden dans cette société de consommation.
Les marchés, les commerces, les magasins appellent aux provisions.
Comment donc faire table rase de cette tentation,
Quand la faim hante votre vie au-delà de la raison ?
Dans ces
rêves qui peuplent mes nuits, je me vois attablée.
De timbales fumantes, de nourriture odorante je suis entourée.
L'horreur est à son apogée, car je ne peux les attraper.
Il ne me reste plus qu'à regarder, assommée, dépitée
et affamée.
Des chapelets
de saucisses pendent aux rideaux,
Des montagnes de glaces sont empilées jusqu'en haut,
Des poissons, des crustacés, des oursins sortent d'un bateau.
Alors soudain, en nage, je m'éveille en sursaut.
Me voilà
dans le petit jour aux teintes passées,
Installée à ma table avec ma biscotte et ma tasse de
café,
Ce repas matinal serait-il un petit déjeuner ?
Ma foi, il se pourrait ...... il faudra bien s'y habituer !
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Les mots
Les mots
sont des fleurs dans la bouche du poète
Qui les sème au hasard en prose et en chansons
Les mots ont des ailes au doux parfum de violette
Qui laisse au gré du vent flotter ses cheveux blonds.
Les mots
sont des signes de joie et d'espérance
Comme un gage de bonheur, un breuvage divin
Les mots sont offerts pour guérir la souffrance
Dans un monde blasé, éphémère et vain.
Les mots
sont difficiles quand les cœurs se déchirent
En un adieu plaintif où il ne reste rien
Les mots sont absents quand on ne se sait plus dire
Que de pardon et d'amour on peut pétrir son pain.
Les mots
sont très doux en écoutant la mère
Qui veille sur son enfant comme sur un trésor
Les mots égrenés en une pieuse prière
Qui s'élève au ciel avec des rêves d'or.
Les mots
salés - sucrés de ma tendre jeunesse
Reviennent en fouillant les méandres de mon cœur
Ces mots qui me troublent d'une débordante ivresse
Me font encore frémir d'indulgence et de douceur.
Les mots
je les écris pour chanter ma Lorraine
Riche de passé, de gloire et d'ornements
Les mots sont des cris quand mon âme m'entraîne
Dans un désir de paix et de recueillement.
Les mots
sont des souvenirs au temps qui passe
A l'horloge des heures qu'on ne peut ralentir
Les mots sont gravés dans le cœur et l'espace
Et ignorent au présent la douleur du partir.
